Tout plaquer pour poursuivre un rêve. Celui d’enfin lancer sa carrière à haut niveau. C’est le pari qu’a tenté Yonis Njoh. À seulement 21 ans, le Franco-Camerounais a tout plaqué (presque) du jour au lendemain pour aller jouer au Danemark, à Viborg plus précisément. Un choix audacieux qui, pour le moment, porte ses fruits. Interview.

Peux-tu revenir sur ton parcours en France avant ton départ pour le Danemark ?

J’ai débuté en sénior à Orléans en National après être passé par le centre de formation du Toulouse FC. J’ai ensuite rejoint Pau où j’ai fait une saison et demie avec une petite quinzaine de matchs en Ligue 2 et quelques titularisations. C’est là où j’ai vraiment pris la mesure du monde professionnel. C’était une année et demie très formatrice face à de belles équipes.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de tenter une expérience à l’étranger aussi jeune ?

J’avais l’impression d’avoir besoin d’un challenge, d’une prise de risque qui me permettrait de, peut-être, me faire passer un cap dans ma carrière. Dès que l’opportunité est arrivée, je me suis dit que c’était le moment opportun.

Comment s’est déroulé ton transfert au Danemark ?

C’était dans les dernières heures du mercato d’hiver que ça s’est passé. J’ai beaucoup échangé avec le directeur sportif et avec Jakob Poulsen, l’entraîneur. À partir de ce moment-là j’ai senti que Viborg comptait vraiment sur mon arrivée. Je ne connaissais pas du tout le Danemark. Ni la vie ici, ni le championnat. Je n’avais pas beaucoup de temps pour réfléchir alors je me suis dit que j’allais tenter l’aventure et je ne regrette absolument pas.

Comment s’est passée ton arrivée à Viborg ?

J’étais content car l’équipe évoluait dans un système de jeu qui me correspondait (N.D.L.R : un 4-3-3). Ensuite, mon arrivée s’est faite en deux temps. Quand je suis arrivé l’équipe était en pleine trêve hivernale en train d’effectuer un stage en Espagne. L’équipe semblait bien s’entendre et bossait bien. Tout de suite, le staff a été très accueillant envers moi. Au début, sur le terrain, j’étais un petit peu perdu car ce n’était pas évident de communiquer. Je ne parlais pas encore correctement anglais, mais Jean-Manuel Mbom m’a bien aidé sur ce point. Son père est camerounais donc il parle français aussi. Ensuite quand on est revenu au Danemark, je me suis aussi rendu compte d’à quel point il faisait froid. Mais j’ai eu un très bon feeling avec toutes les composantes du club.

Quelles ont été les plus grandes différences que tu as remarquées entre le football français et danois ?

J’ai l’impression que l’on met plus d’intensité physique au Danemark comparé à la Ligue 2. Là où il y a une vraie différence, c’est sur la partie tactique. Nous faisons beaucoup plus de vidéo. On en fait tous les jours. On échange beaucoup sur ce point.

Peux-tu nous parler de ton rôle au sein de l’équipe et de ton style de jeu ?

Je me définirais comme un joueur qui joue avant tout pour l’équipe, qui fait des efforts autant offensifs que défensifs. Balle au pied, j’aime bien aller percuter, dribbler, faire des différences. Mon rôle c’est aussi de marquer des buts, donc j’aime me retrouver dans la surface pour finir les occasions.

D’un point de vue extérieur, Viborg est un club qui travaille très bien, quels sont les objectifs cette année ?

Nous n’avons pas vraiment d’objectif précis. L’objectif numéro un c’est de finir dans le top six pour accéder au groupe championnat. Ensuite, ce sera juste de finir le plus haut possible pour, pourquoi pas, aller accrocher une compétition européenne.

Le Danemark mise beaucoup sur la formation et l’épanouissement des jeunes. Ressens-tu cette philosophie au quotidien ?

Oui. Ici, ils font beaucoup confiance aux jeunes. Le staff n’a pas de mal à nous accompagner au quotidien. Que ce soit avec moi qui ai 21 ans ou avec les plus jeunes, on remarque qu’ils savent prendre le temps de nous conseiller et de nous donner notre chance lorsque le moment opportun est arrivé, peu importe l’âge. Mais il n’y a pas de précipitation pour autant. Je pense que ce genre de championnat peut être un très bon tremplin pour des jeunes joueurs qui hésitent à tenter l’aventure. Dans mon cas, je pense que ça a lancé mon début de carrière. Il faut tenter l’expérience, c’est une bonne prise de risque. Au Danemark il y a une bonne culture footballistique. On le voit dans les stades, il y a une atmosphère très entraînante, ça pousse fort et ça donne envie de se dépasser.

Comment se passe ta vie en dehors du terrain à Viborg ?

Il m’a fallu quelque temps pour m’adapter, mais je trouve que les Danois sont très accueillants. Il y a des coins sympas à visiter en plus, donc j’essaye aussi de m’épanouir en dehors du football. Au niveau du climat, on finit par s’y habituer, ce n’est pas non plus extrême. Mais c’est vrai que j’ai été un petit peu surpris. Quand je suis arrivé j’avais juste une polaire sur moi donc la première chose que j’ai faite en arrivant au Danemark c’était d’aller acheter une veste.

Quel est ton rêve ultime dans ta carrière ?

J’en ai plusieurs. Bien sûr c’est de jouer dans les meilleurs championnats d’Europe, mais aussi de jouer pour le Cameroun, mon pays d’origine. Aussi, dans la famille, on a un rêve commun. C’est celui de jouer avec mon frère qui vient de signer au Servette (Suisse). Ou de jouer contre lui, ça peut être sympa aussi.

Un mot pour les supporters de Viborg et les lecteurs de Nordisk Football ?

Merci de nous supporter. J’aime beaucoup jouer à Viborg car les supporters sont toujours derrière nous. Il y a une vraie atmosphère lorsqu’ils viennent au stade. J’espère continuer sur ma lancée. En tout cas, que ce soit avec Viborg ou les suiveurs du football nordique, j’ai pu faire de belles rencontres et je vais continuer de tout donner !

13/09/2025 / Antonin Bardin

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